Aude Ernoult

Maître de Conférences

Organisation:
Laboratoire ECOBIO_ UMR 6553 UR1-CNRS
Address:

Université de Rennes 1, Campus de Beaulieu, bat 14b

263 Avenue du Général Leclerc

Localité:

Rennes 35042

France

Courriel : aude [dot] ernoult [at] univ-rennes [dot] fr

Téléphone : +33(0)223236730

Numéro de bureau : 118

Mes thématiques de recherche

Mes activités de recherche portent sur la compréhension des interactions entre les patrons paysagers et la biodiversité à différentes échelles (de l’individu à la communauté) et pour différents paysages (paysage agricole, paysage urbain). Je développe actuellement trois thématiques principales.

  •  Rôle des mosaïques paysagères sur la structuration des communautés.

En opposition à l’approche paysagère basée sur le paradigme habitat-non habitat et la notion de fragmentation, le concept de la mosaïque paysagère prenant en compte la diversité des éléments du paysage s’est développé afin d’intégrer l’hétérogénéité de la matrice paysagère dans la compréhension des processus écologiques (Duelli, 1997; Fahrig et al., 2011). L’hétérogénéité du paysage se divise en deux composantes : l’hétérogénéité de composition (i.e. la diversité des éléments qui composent un paysage) et l’hétérogénéité de configuration (i.e. l’agencement spatial des habitats au sein des paysages) (Fahrig et al., 2011). Derrière chacune de ces composantes, différents mécanismes sont impliqués dans les changements de biodiversité : la composition est principalement liée à la notion de complémentation / supplémentation (Dunning et al., 1992) ; la configuration est associée à la limitation de la dispersion (Tscharntke et al., 2012). Ainsi, isoler le rôle de la composition et de la configuration est essentiel d’un point de vue de la conservation de la biodiversité et de la compréhension des mécanismes induits (Pasher et al., 2013). A l’heure actuelle, la majorité des études portant sur les effets de l’hétérogénéité sur la biodiversité se focalisent sur la diversité alpha (Fahrig, 2017). Peu d’études actuellement portent sur la compréhension des effets de l’hétérogénéité de composition versus hétérogénéité de configuration sur la diversité gamma. De plus, la variabilité des réponses de la biodiversité à l’hétérogénéité du paysage au sein même d’un groupe taxonomique souligne les difficultés de comprendre les mécanismes impliqués dans ces réponses. La prise en compte des capacités de dispersion, du besoin en ressources, des histoires de vies des espèces pour mieux comprendre la sensibilité des espèces à la structure du paysage est une voie pour lever ces difficultés (Henle et al., 2004).

Face à ces différents constats, j’ai débuté cette thématique avec la thèse de R. Duflot (2010 - 2013) co-encadrée avec F. Burel et S. Aviron qui a démontré que l’hétérogénéité du paysage agricole joue le rôle de filtre écologique sur les espèces de plantes et de carabes en fonction de leurs traits fonctionnels. Cette thématique se prolonge actuellement avec la thèse de L. Lecoq (2018 - 2021) co-encadrée avec C. Mony. Par ces travaux nous souhaitons comprendre l’effet l’hétérogénéité du paysage sur la structuration fonctionnelle des communautés végétales et les fonctions écologiques associées.

  • Rôle de la connectivité du paysage sur la structuration fonctionnelle des communautés végétales.

Il est largement admis qu’une augmentation de la connectivité du paysage (en facilitant les mouvements de dispersion des individus) impacte la structure taxonomique des communautés en favorisant la richesse et la diversité (Jønsson et al., 2016). Cependant les études suggèrent que pour les plantes, il est actuellement difficile de ressortir des patrons généraux sur le rôle positif de la connectivité du paysage sur les communautés (Uroy et al 2019). Face à cette absence de consensus sur les effets de la connectivité du paysage via les approches taxonomiques, l’intérêt des études se porte actuellement sur le développement d’approches fonctionnelles. L’objectif est d’améliorer notre compréhension de la réponse des espèces face à la connectivité mettant en évidence les mécanismes impliqués dans cette réponse.

Cette thématique a été développée dans le cadre du post-doctorat d’A. Gil Tena (2010-2012) et s’est poursuivie dans le cadre de la thèse de L. Favre-Bac (2012-2015) co-encadrée avec F. Burel et C. Mony. Ces travaux ont mis en évidence le rôle de corridors des fossés sur la structuration fonctionnelle des communautés végétales. La thèse de L. Uroy (2018-2020) co-encadrée avec A. Alignier et C. Mony a quant à elle démontré l’importance de la dynamique temporelle de connectivité sur la structuration des communautés végétales actuelles en sélectionnant les espèces en fonction de leur traits liés à la reproduction, à la dispersion et aux recrutements des plantules.

  • Rôle de la connectivité fonctionnelle sur les mouvements.

Face à l’utilisation croissante du concept de connectivité du paysage par les professionnels de l’environnement, le besoin d’outils accessibles, écologiquement fonctionnels et validés par des approches scientifiques est de plus en plus exprimé. Les modèles cartographiques de connectivité, comme les chemins de moindres coûts (LCP), sont de bons candidats pour constituer des outils pertinents de cartographie des continuités écologiques. Toutefois, leur validation par des approches de terrain est encore lacunaire et couvre rarement plusieurs espèces. Notre objectif était de valider les continuités écologiques prédites par la méthode des LCP par la prise en compte d’un large panel d’espèces.

Cette thématique a été principalement développée, en paysages urbains, dans le cadre de la thèse de M. Balbi (2014-2017) co-encadrée avec E. Petit et L. Madec. Grâce à différents designs expérimentaux élaborés afin de comparer l’efficacité des mouvements nous avons pu montrer que les zones de forte connectivité prédites par les chemins de moindres coûts facilitent les mouvements par rapport à des zones moins connectées et ceux pour différents taxons. La méthode des chemins de moindres coûts s’avère donc pertinente en milieu urbain dans les cas étudiés.

Mes projets de recherche récents

Projets dont je suis co-coordinatrice :

Co-coordinatrice d’un projet TRAMURB (2020). Trames vertes urbaines : espaces de nature partagés ou conflits d’usage émergents ? Programme interne LTER ZA Armorique.

Coordinatrice d’un projet PPAF (2019). Effets des trames vertes et noires sur le mouvement des vertébrés terrestres à l’échelle des paysages urbains : mise en place d’une étude méthodologique afin d’évaluer l’efficacité des pièges photographiques pour la détection des mammifères. Programme interne LTER ZA Armorique.

Co-coordinatrice d’un projet HETEROVEG (2019). Influence de l’hétérogénéité du paysage sur le fonctionnement des prairies via la modification des traits des espèces végétales, Programme interne LTER ZA Armorique.

Co-coordinatrice d’un projet Trame Noire (2018). Apport de la télédétection pour la caractérisation de la trame noire : Implications pour la biodiversité. Financement PEPS

Co-coordinatrice du projet FRAGECO (2018-2021). Impact de la fragmentation sur la fonctionnalité écologique des paysages, programme ARED, Région Bretagne.

Co-coordinatrice du projet BISCO (2017-2020). Biodiversité et Services écosystémiques associes aux Complémentarités entre continuités écologiques boisées et cultivées dans les paysages agroforestiers ». Financement Fondation de France

Projets auxquels je participe :

Partenaire du projet LandBio (2022) FRB-OFB Synergy : Effect of human-driven landscape modification on biodiversity in bocage landscapes: toward integrative indicators

Partenaire du WP4 du projet ALICE du Programme Européen Interreg (2017-2020). Towards a better management of Atlantic Landscapes: developing tools to characterize biodiversity and ecosystem services.

Partenaire d’un projet européen BiodivERsA WOODNET (2017-2019). Connectivity patterns and processes along a gradient of European landscapes with woody vegetation and spatial heterogeneity.

Mes activités d'enseignement

Mes enseignements sont réalisés majoritairement en Master 1 sous forme de travaux pratiques, travaux dirigés et de cours magistraux.

J’enseigne principalement l’écologie du paysage, les analyses spatiales et les outils associés à l’écologie tels que les systèmes d’informations géographiques (SIG), les outils statistiques….

Depuis 2017, je suis coresponsable du master ERPUR « Stratégies de développement durable et périurbanisation ».

site web :  https://osur.univ-rennes1.fr/ERPUR

Ce master forme des écologues généralistes ayant une compétence supplémentaire en sciences humaines (sociologie, économie, droit). Les diplômés se situeront à l’interface entre la gestion durable des ressources des espaces urbains et ruraux (biodiversité, habitat, sol) et l’aménagement de ces espaces, afin de proposer des stratégies de développement durable de ces territoires. Ces professionnels, dotés d’une formation mixte en sciences de l’environnement et en sciences sociales, seront en mesure i) d’analyser les conditions d’un développement maîtrisé de l’urbanisation des espaces ruraux ; ii) d’aider les décideurs à anticiper les conséquences des projets d’aménagement en zones périurbaines sur les milieux naturels et sur les activités humaines ; iii) d’assurer la médiation entre les partenaires de la gestion de l’environnement, les acteurs économiques les élus et les maîtres d’œuvre associés.

Depuis 2013, je suis responsable de l’équipe pédagogique d’écologie et d’évolution (EPEE) de l’UFR SVE dont le principal objectif est de fédérer et de coordonner l’enseignement de l’Ecologie du L1 au M2 à l’université de Rennes 1.

Descriptif des UE dont je suis responsable :

En Master 1 :

UE Systèmes d’Informations Géographiques

L'objectif de cette UE est de former les étudiants à l’utilisation des systèmes d’information géographique (SIG) en prenant appui sur des exemples d’applications dans les domaines de l’aménagement et de la recherche.

À la fin de ces enseignements l'étudiant doit :

  • avoir acquis les principales fonctionnalités des SIG.
  • Maitriser la démarche de mise en place d’un projet SIG allant de sa conceptualisation à la présentation des résultats.
  • Maitriser l’utilisation d’un logiciel de SIG (QGIS)

UE Ecologie du Paysage

Cette UE développe des concepts (fragmentation, connectivité, métapopulation…) et des méthodes (cartographie des corridors, indices d’hétérogénéité, ..) s’intégrant dans les politiques publiques d'aménagement et de gestion des territoires. Elle a pour objectif d’apporter aux étudiants des concepts et des outils pour :

  • analyser la structure et de la dynamique des paysages ;
  • évaluer les effets de l’organisation spatiale des paysages sur la biodiversité, les flux biogeochimiques, les flux de gènes.
  • mettre en œuvre une démarche d’aménagement du paysage en respectant les objectifs de développement durable (corridors écologiques, trame verte…).

UE Analyses spatiales en Ecologie

L'objectif de cette UE est i) de présenter les bases de description des patterns spatiaux et d’’analyse des processus à l’origine de ces patterns en Ecologie ; ii) de permettre aux étudiants d'acquérir une maîtrise des outils statistiques et de spatialisation de l'information.

À la fin de ces enseignements l'étudiant doit :

  • avoir acquis les bases théoriques nécessaires à la compréhension des processus spatiaux
  • savoir concevoir une démarche scientifique allant de la conceptualisation de protocoles expérimentaux spatiaux jusqu'à l’analyse des données selon le protocole choisi.
  • savoir utiliser les logiciels de statistiques spatiales pour mettre en œuvre les analyses spatiales (Logiciel R et SIG)

En master 2 :

UE Gestion de l’environnement à l’échelle du Paysage

L’objectif de cette UE est i) d’initier les étudiants aux concepts et méthodes issus de l’écologie du paysage (fragmentation, connectivité, …), ii) de comprendre l’intégration de ces notions et outils dans les politiques publiques d’aménagement et de gestion des territoires

À la fin de ces enseignements l'étudiant doit :

  • maitriser les concepts pour analyser les fonctionnements écologiques à l’échelle du paysage.
  • replacer les problématiques appliquées de gestion dans la théorie de l’écologie du paysage (transfert des résultats scientifiques à l’aménagement)
  • - être capable d’initier des propositions de gestion des habitats et des espaces dans le cadre des actions humaines et de la dynamique des paysages.
  • - inscrire les projets de gestion dans un contexte administratif et de politique locale

 

Ma production scientifique